Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il a abandonnés ! — Sur ma vie, ces vieux radoteurs redeviennent des enfants, et il faut les mener par la rigueur : quand ils se voient caressés ils en abusent. Souvenez-vous de ce que je vous ai dit.

Oswald. – Très-bien, madame.

Gonerille. – Et traitez ses chevaliers avec plus de froideur : ne vous inquiétez pas de ce qui pourra en arriver. Prévenez vos camarades d’en agir de même. Je voudrais trouver en ceci, et j’en viendrai bien à bout, une occasion de m’expliquer. Je vais tout à l’heure écrire à ma sœur, et lui recommander la même conduite – Qu’on serve le dîner.

Ils sortent.



Scène IV

Une salle du palais. Entre Kent déguisé.

Kent. – Si je puis seulement réussir à emprunter des accents qui déguisent ma voix, il se peut faire que les bonnes intentions qui m’ont engagé à déguiser mes traits obtiennent leur plein effet. Maintenant, Kent le banni, si tu peux te rendre utile dans ces lieux où tu vis condamné, (et puisse-t-il en être ainsi !) ton maître chéri te retrouvera plein de zèle.

Cors de chasse. Lear paraît avec ses chevaliers et sa suite.