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HENRI VIII.


fendre mon innocence ; on a jeté sur moi une couleur qui me noircira dans ce que j’ai de plus pur. Que la volonté du ciel soit faite en cela et en toutes choses ! J’obéis : —O mon cher lord Abergavenny… Adieu. BRANDON.—Eh mais, il faut qu’il vous tienne compagnie. (Au lord Abergavenny.) C’est la volonté du roi que vous soyez mis à la Tour, jusqu’à ce qu’il ait pris une détermination ultérieure. ABERGAVENNY.—Comme a dit le duc, que la volonté du Ciel soit faite, et les ordres du roi accomplis. BRANDON.—Voici un ordre du roi pour s’assurer de lord Montaigu, et de la personne du confesseur du duc, Jean de la Cour ; d’un Gilbert Peck, son chancelier… BUCKINGHAM.—Allons, allons, ce seront les membres du complot ! Il n’y en a point d’autres, j’espère ? BRANDON.—Il y a un chartreux ! BUCKINGHAM.—Ah ! Nicolas Hopkins ? BRANDON.—Lui-même. BUCKINGHAM.—Mon intendant est un traître ! Le souverain cardinal lui aura fait voir de l’or. Mes jours sont déjà comptés ; je ne suis que l’ombre du pauvre Buckingham effacé dès cet instant par le nuage qui vient d’obscurcir l’éclat de mon soleil. Adieu, milord.

(Ils sortent.)

SCÈNE II

La chambre du conseil.—Fanfares de cors.
Entrent LE ROI HENRI, LE CARDINAL WOLSEY, LES LORDS DU CONSEIL et SIR THOMAS LOVEL, officiers, suite. Le roi entre appuyé sur l’épaule du cardinal.

LE ROI HENRIl.—Oui, ma vie et tout ce qu’elle a de plus précieux vous sont redevables de ce grand service ; j’étais déjà sous le coup d’une conspiration prête à éclater, et je vous remercie de l’avoir étouffée. Qu’on fasse venir devant nous ce gentilhomme du duc de Buckingham ; je veux l’entendre lui-même soutenir ses