Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/160

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HENRI VIII.

SANDS.—Oui, quand je trouve à faire ma partie.—A votre santé, madame, et faites-moi raison, s’il vous plaît : car je bois à une chose… ANNE.—Dont vous ne pouvez me montrer la pareille[1]. SANDS.—J’ai dit à Votre Grâce qu’elles parleraient bientôt.

(On entend derrière le théâtre les tambours et les trompettes, et une décharge de canons.)

WOLSEY.—Qu’est-ce que c’est que cela ? LE CHAMBELLAN.—Allez voir ce que c’est.

(Un serviteur sort.)

WOLSEY.—Quels accents guerriers ! que peuvent-ils signifier ? Mais n’ayez pas peur, mesdames : par toutes les lois de la guerre vous êtes privilégiées.

(Rentre le serviteur.)

LE CHAMBELLAN.—Eh bien ? qu’est-ce que c’est ? LE SERVITEUR.—Une compagnie de nobles étrangers, car ils en ont l’air. Ils ont quitté leur barge et sont descendus à terre ; et ils s’avancent avec l’appareil de magnifiques ambassadeurs envoyés par des princes étrangers.

WOLSEY.—Cher lord chambellan, allez les recevoir : vous savez parler français ; je vous prie, traitez-les avec honneur, et introduisez-les dans cette salle, où ce ciel de beautés brillera sur eux de tout son éclat… Que plusieurs d’entre vous l’accompagnent. (Le chambellan sort accompagné, tous se lèvent et l’on ôte les tables.) Voilà le banquet interrompu ; mais nous vous en dédommagerons. Je vous souhaite à tous une bonne digestion ; et encore une fois, je répands sur vous une pluie de saluts. Soyez tous les bienvenus ! (Hautbois. Entrent le roi et douze autres masques sous l’habit de bergers, accompagnés de seize porteurs de flambeaux. Ils sont introduits par le lord chambellan, et défilent tous devant le cardinal qu’ils saluent,

  1. Here’s to your ladyship, and pledge it, madam,
    For’tis to such a thing…
    You cannot show me.

    Ladyship est pris dans son double sens de votre seigneurie, et votre qualité de femme.