Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/55

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les hommes sages prennent leur manteau. Quand les grandes feuilles commencent à tomber, l’hiver n’est pas loin. Quand le soleil se couche, qui ne s’attend à la nuit ? Les orages hors de saison menacent d’une disette. Tout peut aller bien : mais si Dieu nous fait cette grâce, c’est plus que nous ne méritons, et que je n’espère.

Second Citoyen.― Au fait, tous les cœurs sont agités de crainte. Vous ne pouvez vous entretenir avec personne qui ne vous paraisse triste et rempli de frayeur.

Troisième Citoyen.― C’est ce qui arrive toujours à la veille des jours de révolution. L’esprit de l’homme, par un instinct divin, pressent le danger qui s’avance, comme nous voyons l’eau s’enfler à l’approche d’une violente tempête. Mais laissons tout entre les mains de Dieu. Où allez-vous ?

Second Citoyen.― Eh ! vraiment, nous sommes mandés par les juges.

Troisième Citoyen.― Et moi aussi. Je vous tiendrai compagnie.

(Ils sortent.)


Scène 4

Toujours à Londres.― Un appartement du palais.

Entrent l’Archevêque d’York, le jeune Duc d’York, la Reine, la Duchesse d’York.

L’Archevêque― On m’a dit qu’ils avaient couché la nuit dernière à Stony-Stratford et qu’ils devaient coucher ce soir à Northampton. Demain, ou après-demain, ils seront ici.