Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/70

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Venez chez moi dimanche prochain, et je m’acquitterai avec vous.

(Entre Buckingham.)

Buckingham. ― Quoi ! en conversation avec un prêtre, lord chambellan ? Ce sont vos amis de Pomfret qui ont besoin du ministère d’un prêtre ; mais vous, je ne crois pas que vous ayez occasion de vous confesser.

Hastings. ― Non, ma foi ; et lorsque j’ai rencontré ce saint homme, j’ai songé à ceux dont vous parlez.― Eh bien, allez-vous à la Tour ?

Buckingham. ― J’y vais, milord : mais je n’y resterai pas longtemps ; j’en reviendrai avant vous.

Hastings. ― Cela est assez probable ; car j’y resterai à dîner.

Buckingham., à part.― Et à souper aussi, quoique tu ne t’en doutes pas.― Allons, voulez-vous venir ?

Hastings. ― Je vous suis, milord.

(Ils sortent.)


Scène 3

À Pomfret.― Devant le château.

Entre Ratcliff, conduisant, avec une escorte, Rivers, Grey et Vaughan à la mort.

Ratcliff. ― Allons, conduisez les prisonniers.

Rivers. ― Sir Richard Ratcliff, laisse-moi te dire ceci : tu vois mourir aujourd’hui un sujet fidèle, puni de son zèle et de sa loyauté.

Grey. ― Dieu garde le prince de votre clique à tous ! Vous êtes là une troupe liguée de damnés vampires.

Vaughan. ― Il y en a parmi vous qui un jour crieront malheur sur tout ceci.

Ratcliff. ― Dépêchons ; le terme de votre vie est arrivé.

Rivers. ― Ô Pomfret, Pomfret ! ô toi, prison sanglante, prison fatale et de mauvais augure aux nobles pairs de ce royaume ! Dans la coupable enceinte de tes murs fut