Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/179

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LE ROI.

Plus un mot sur ceci. Avant peu de jours, — vous apprendrez ce à quoi vous ne songez pas.

Tous sortent.

SCÈNE XV.
[La chambre de la Reine.]
Entrent Horatio et la Reine[1].
HORATIO.

Madame, votre fils est arrivé sain et sauf en Danemark. — Je viens de recevoir de lui une lettre — où il m’écrit comment il a échappé au plus grand danger, — à un guet-apens subtil que le roi avait comploté — et qu’ont retardé les vents contraires. — Il a découvert les dépêches envoyées au roi d’Angleterre, — et il y a vu la trahison ourdie contre sa vie. — Dans sa prochaine entrevue avec votre majesté, — il vous racontera tout au long les détails.

LA REINE.

J’ai déjà remarqué chez l’autre une mine hypocrite — qui dissimulait sa scélératesse sous des airs sucrés ; — mais je continuerai quelque temps à le flatter et à le caresser, — car les âmes meurtrières sont toujours soupçonneuses. — Mais savez-vous, Horatio, où trouver Hamlet ?

HORATIO.

Oui, madame, il m’a donné rendez-vous — du côté oriental de la cité, — pour demain matin.

LA REINE.

Oh ! n’y manquez pas, mon bon Horatio ; et puis con-

  1. Cette scène n’existe pas dans le second Hamlet. Shakespeare y a substitué, dans l’œuvre définitive, la scène xvii où Horatio reçoit la lettre d’Hamlet, qui lui apprend comment il a été pris par des corsaires.