Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
sur-le-champ, a reçu les réprimandes du Norwégien, et enfin — a fait vœu devant son oncle de ne jamais — diriger de tentative armée contre votre majesté. — Sur quoi, le vieux Norwégien, accablé de joie, — lui a accordé trois mille couronnes de traitement annuel, — ainsi que le commandement pour employer les soldats, — levés par lui, contre les Polonais. — En même temps, il vous prie, par les présentes,
Il remet au roi un papier.
— de vouloir bien accorder un libre passage — à travers vos domaines pour cette expédition, — sous telles conditions de sûretés et de garanties — qui sont proposées ici.
LE ROI.

Cela ne nous déplaît pas. — Nous lirons cette dépêche plus à loisir, — et nous y répondrons après y avoir réfléchi. — En attendant, nous vous remercions de votre bonne besogne. — Allez vous reposer ; ce soir nous nous attablerons ensemble ; — soyez les bienvenus chez nous.

Sortent Voltimand et Cornélius.
POLONIUS.

Voilà une affaire bien terminée. — Mon suzerain et madame, discuter — ce que doit être la majesté royale, ce que sont les devoirs des sujets, — pourquoi le jour est le jour, la nuit la nuit, et le temps le temps, — ce serait perdre la nuit, le jour et le temps. — En conséquence, puisque la brièveté est l’âme de l’esprit — et que la prolixité en est le corps et la floraison extérieure, — je serai bref. Votre noble fils est fou, — je dis fou ; car définir en quoi la folie véritable consiste, — ce serait tout simplement fou. — Mais laissons cela.

LA REINE.

Plus de faits, et moins d’art !

POLONIUS.

— Madame, je n’y mets aucun art, je vous jure. —