Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/270

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SCÈNE VIII.
[Une autre salle dans le château.]
Entrent le Roi, la Reine, Polonius, Ophélia, Rosencrantz et Guildenstern.
LE ROI.

— Et vous ne pouvez pas, dans le courant de la causerie, — savoir de lui pourquoi il montre tout ce désordre, — et déchire si cruellement le repos de toute sa vie — par cette démence turbulente et dangereuse ?

ROSENCRANTZ.

— Il avoue qu’il se sent égaré ; — mais pour quel motif, il n’y a pas moyen de le lui faire dire.

GUILDENSTERN.

— Nous le trouvons peu disposé à se laisser sonder. — Il nous échappe avec une malicieuse folie, — quand nous voulons l’amener à quelque aveu — sur son état véritable.

LA REINE.

Vous a-t-il bien reçus ?

ROSENCRANTZ.

— Tout à fait en gentilhomme.

GUILDENSTERN.

Oui, mais avec une humeur forcée.

ROSENCRANTZ.

— Avare de questions ; mais, à nos demandes, — très-prodigue de réponses.

LA REINE.

L’avez-vous convié — à quelque passe-temps ?

ROSENCRANTZ.

— Madame, le hasard a voulu qu’en route — nous ayons rencontré certains comédiens. Nous lui en avons