Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/384

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La colombine, devenant souvent jaune,
Est offerte à ceux qui sont délaissés.

(26) La rue est pour les Anglais la fleur du chagrin, à cause de la ressemblance de son nom avec le mot ruth qui signifie chagrin, contrition, attendrissement. On l’appelait aussi herbe de grâce, parce qu’on lui croyait la propriété de chasser le démon.

Dans Richard II, le jardinier du duc d’York, ayant vu pleurer la reine détrônée, dit à la fin de la scène xiii :

Here she did drop a tear ; here, in this place,
I’ll set a bank of rue, some herb of grace :
Rue, even for ruth, here shortly shall be seen,
In the remembrance of a weeping queen.


Ici elle a laissé tomber une larme ; ici, à cette place,
Je mettrai un banc de rue, d’herbe de grâce :
La rue, emblème de tristesse, sera vue ici bientôt,
En souvenir d’une reine éplorée.

(27) La pâquerette est la fleur de la dissimulation. Greene, contemporain de Shakespeare, dit dans un de ses ouvrages : — « Next grew the dissembling daisie, to warne such lightoflove wenches not to trust every fair promise that such amorous bachelor make them. »

« Tout près, croissait la pâquerette dissimulée, pour avertir les filles à l’amour léger de ne pas se fier à toutes les belles promesses que leur font les célibataires amoureux. »

(28) Bonny Robin est un vieil air saxon sur lequel ont été faites une foule de ballades et de chansons.

(29) On trouve une parodie de ce couplet dans une comédie écrite par Ben-Jonson, Chapman, et Marston, et intitulée Eastward Hoe.

(30) C’est la fleur appelée Testiculus Morionis.

(31) Shakespeare jette ici le ridicule sur la jurisprudence du moyen âge. Le premier paysan répète presque mot à mot les commentaires de Plowden sur le suicide de sir James Hales, commentaires qui furent publiés en 1578, et dont l’auteur d’Hamlet avait évidemment connaissance.