Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 2.djvu/42

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de grand écuyer, c’est lui qui est chargé de l’intendance des haras féeriques.

Si vous en doutez, écoutez le récit suivant que nous fait Reginald Scot, un contemporain de Shakespeare :

« Je pourrais nommer un personnage qui a apparu récemment depuis sa mort. Tout au moins est-ce un spectre qui prend le nom d’un personnage mort il y a plus de deux cents ans, lequel passait dans son temps pour un prophète prédisant l’avenir par l’assistance des esprits sublunaires. D’après le rapport d’un individu qui a été en communication avec lui lors de sa dernière apparition, voici comment les choses se sont passées :

« J’étais allé, dit cet individu, vendre un cheval au marché voisin ; mais, n’en ayant pas trouvé le prix que je voulais, je retournais chez moi, quand, sur la route, je rencontrai un homme qui lia connaissance avec moi, me demandant des nouvelles et comment les affaires allaient dans le pays. Je répondis ce que j’en pensais, et en même temps je lui parlai de mon cheval, qu’il me marchanda immédiatement. Après quelques débats, nous convînmes du prix. Il me dit alors que, si je voulais l’accompagner, je recevrais mon argent. Nous nous mîmes en route, moi, sur mon cheval, lui, sur une bête blanche comme le lait. Après une longue promenade, je lui demandai où il demeurait et comment il s’appelait. Il me répliqua qu’il demeurait à un mille de là, dans un endroit appelé Farran, endroit dont je n’avais jamais entendu parler, bien que je connusse parfaitement tout le pays aux alentours. Il ajouta qu’il était ce personnage de la famille Learmonth, si connu comme prophète. Sur quoi je commençai à être quelque peu inquiet, m’apercevant en outre que nous étions sur une route où je n’avais jamais passé jusque là : ce qui augmentait