Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/12

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lurent en profiter pour refuser l’impôt. Duncan envoya vite un de ses capitaines, Banquo, thane de Lochaber, pour les mettre à la raison. Mais les insurgés placèrent à leur tête un certain Macdowald, et, ayant reçu d’Irlande un renfort de Kernes et de Gallowglasses, repoussèrent Banquo, qui s’en revint près du roi, couvert de blessures. Duncan dépêcha une seconde armée, commandée par Malcolm. Les rebelles battirent Malcolm, le firent prisonnier et lui tranchèrent la tête.

Le bon roi, terrifié par cette double défaite, ne savait plus que faire ; il allait fuir et se réfugier dans son couvent, quand Macbeth parut.

Macbeth, fils de Sinell, thane de Glamis, et de Doaca, fille de Malcolm II, était cousin du roi. Mais les deux cousins se ressemblaient peu. Autant Duncan était timide, autant Macbeth était vaillant. Autant Duncan se plaisait à la méditation, autant Macbeth se plaisait à l’action. Et puis, Macbeth avait épousé la belle Gruoch, fille de Bodhe ; et, pour rendre Gruoch fière de lui, il n’était rien que ne fît Macbeth.

Macbeth obtint de Duncan le commandement d’une troisième armée, marcha sur les rebelles, les dispersa, et força Macdowald à se réfugier dans un château où le redoutable chef se tua pour ne pas se rendre.

Tel fut le premier exploit du fils de Sinell. À quelque temps de là, les pirates scandinaves qui venaient de fonder une dynastie en Angleterre voulurent en établir une autre en Écosse. Suénon, roi de Norwége, fit une descente sur la côte ; cette fois, Duncan voulut combattre en personne ; il risqua la bataille, fut mis en déroute et n’eut que le temps de se jeter dans la forteresse de Perth, où les Norwégiens vinrent l’assiéger. Ce fut encore Macbeth qui sauva le roi. Il accourut avec la réserve, surprit les Norwégiens endormis dans leur camp, les mas-