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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/195

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tard du roi défunt. — Tous les esprits aventureux de la contrée, — fougueux, présomptueux, ardents volontaires, — avec des visages de femmes et des courages de dragons farouches ; — ont vendu leurs fortunes au pays natal, — et portant fièrement leur patrimoine sur leur dos, — sont venus ici chercher de nouvelles fortunes. — Bref, ces cœurs intrépides, — que viennent d’amener les transports anglais, — sont la plus brave élite qui ait jamais flotté sur la marée montante — pour porter l’outrage et la ruine dans la chrétienté.
Les tambours battent.

— L’interruption de leurs tambours grossiers — coupe court à mes explications : ils approchent — pour parlementer ou pour combattre. Ainsi préparez-vous.

PHILIPPE.

— Comme cette expédition est imprévue !

L’ARCHIDUC.

— Plus elle est inattendue, plus — nous devons surexciter notre énergie pour la défense. — Car le courage s’exalte avec l’occasion. — Qu’ils soient donc les bienvenus, nous sommes prêts.

Entrent le roi Jean, la reine-mère Éléonore, Blanche, le Bâtard, Pembroke et des soldats.
LE ROI JEAN.

— Paix à la France, si la France en paix nous laisse — entrer dans notre légitime succession ! — Sinon, que la France saigne, et que la paix remonte au ciel, — tandis que nous, agent de la colère de Dieu, nous punirons — cette dédaigneuse insolence qui rejette sa paix au ciel !

PHILIPPE.

— Paix à l’Angleterre, si ces guerriers retournent — de France en Angleterre pour y vivre en paix ! — Nous