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SCÈNE IV.
la sienne. Vous pouvez prendre là le rôle d’un honnête homme.
CLAUDIO.

Comment savez-vous qu’il l’aime.

DON JUAN.

Je l’ai entendu lui jurer son affection.

BORACHIO.

Et moi aussi ; et il lui jurait de l’épouser cette nuit.

DON JUAN.

Allons, rejoignons la fête.

Don Juan et Borachio sortent.
CLAUDIO, seul.

— Ainsi, je réponds sous le nom de Bénédict, — mais c’est avec l’oreille de Claudio que j’entends cette triste nouvelle. — Voilà qui est certain : le prince la courtise pour son compte. — L’amitié est constante en toute chose, — excepté dans les intérêts et les affaires d’amour. — En amour, tout cœur doit être son propre interprète, — tout regard doit parler pour lui-même, — et ne se fier à aucun agent : car la beauté est une sorcière — sous les charmes de laquelle la bonne foi se fond en convoitise ; — c’est là un accident de continuelle occurrence, — dont je ne me suis pas défié. Adieu donc, Héro ! —

Bénédict revient.
BÉNÉDICT.

Le comte Claudio ?

CLAUDIO.

Lui-même.

BÉNÉDICT.

Allons, voulez-vous venir avec moi ?

CLAUDIO.

Où ?