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SCÈNE VI.
d’implorer de votre grâce un léger service, — qui pourtant a son importance, car il concerne — votre mari, moi-même et d’autres nobles amis — qui sont intéressés dans la question.
IMOGÈNE.

Voyons, de quoi s’agit-il ?

IACHIMO.

— Nous sommes une douzaine de Romains qui, avec votre mari — (la plus belle plume de notre aile !) nous sommes cotisés — pour acheter un présent à l’empereur ; — agent choisi par tous, j’ai fait l’emplette — en France. C’est de la vaisselle d’un travail exquis ; ce sont des joyaux — du goût le plus riche et le plus rare ; la valeur en est grande ; — étranger ici, je suis tant soit peu impatient — de mettre ces objets en sûreté. Vous plairait-il — d’en accepter le dépôt ?

IMOGÈNE.

Volontiers, — et j’engage mon honneur à leur sûreté ; puisque — mon seigneur y est intéressé, je les garderai — dans ma chambre à coucher.

IACHIMO.

Ils sont dans un coffre, — sous l’escorte de mes gens ; je prendrai la liberté — de vous les envoyer pour cette nuit seulement. — Je dois me rembarquer demain.

IMOGÈNE.

Oh ! non, non.

IACHIMO.

— Pardon ; je tronquerais ma parole — en prolongeant mon séjour. De la Gaule où j’étais, — je n’ai traversé les mers que pour tenir ma promesse — de voir votre altesse.

IMOGÈNE.

Je vous remercie de vos peines ; — mais ne partez pas demain !