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CYMBELINE.
dons d’argent, les yeux bandés, — se tenant sur un pied, et délicatement — attachés à leur soubassement.
POSTHUMUS, impatienté.

Il s’agit de son honneur ! — Accordons que vous ayez vu tout cela et qu’on doive — des éloges à votre mémoire ; la description — de ce qui est dans sa chambre ne vous assure en rien — le gain du pari.

IACHIMO, tirant le bracelet d’Imogène.

Eh bien, si vous le pouvez, — pâlissez ; je ne demande qu’à mettre à l’air ce bijou.

Le montrant.

Voyez !…

Le retirant à lui.

Maintenant je le serre. Il faut que je le marie — à votre bague. Je les garderai tous deux.

POSTHUMUS.

Au nom du ciel, — laissez-le-moi voir encore une fois ! Est-ce bien celui — que je lui ai laissé ?

IACHIMO.

Le même, mon cher, et je la remercie ! — Elle l’a détaché de son bras ; je la vois encore : — son joli geste enchérissait sur son présent, — et le rendait bien plus précieux. En me le donnant, elle m’a dit : J’y tenais autrefois !

POSTHUMUS.

Il se peut qu’elle s’en soit défaite — pour me l’envoyer.

IACHIMO.

C’est ce qu’elle vous écrit, n’est-ce pas ?

POSTHUMUS.

— Oh ! non ! non ! non… vous dites vrai.

Lui remettant sa bague.

Prenez aussi cela ; — c’est un basilic dont la vue me tue !… — Qu’il soit donc dit que l’honneur n’est jamais — où est la beauté, la vérité où est l’apparence, l’amour