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CYMBELINE.
Les chevaleries et les honneurs, portés — comme ils le sont par moi, ne sont que titres de dérision. — Si votre noblesse, ô Bretons ! l’emporte autant — sur ce rustre qu’il surpasse nos seigneurs, il y a cette différence — que nous sommes à peine des hommes, et que vous êtes des dieux.
Il s’éloigne.
La bataille continue. Les Bretons fuient. Cymbeline est pris ; alors arrivent, pour le délivrer, Bélarius, Guidérius et Arviragus.
BÉLARIUS.

— Halte ! halte ! Nous avons l’avantage du terrain ; — le défilé est gardé : rien ne décide notre déroute — que notre lâche frayeur.

GUIDÉRIUS ET ARVIRAGUS.

Halte ! halte ! et combattons !

Arrive Posthumus qui seconde les Bretons. Ils délivrent Cymbeline et s’éloignent. Alors arrivent Lucius, Iachimo et Imogène.
LUCIUS, à Imogène.

— Retire-toi de la mêlée, enfant, et sauve-toi ; — les amis tuent les amis, et le désordre est tel — que si la guerre avait les yeux bandés !

IACHIMO.

Tout cela, grâce à leurs troupes fraîches !

LUCIUS.

— La journée a étrangement tourné. Ayons vite — des renforts, ou fuyons !

Ils s’éloignent.