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SCÈNE III.

OTHELLO.

De tout mon cœur.

LE DOGE, aux sénateurs.

— À neuf heures du matin, nous nous retrouverons ici. — Othello, laissez derrière vous un officier : — il vous portera notre brevet — et toutes les concessions de titres et d’honneurs — qui vous importent.

OTHELLO.

— S’il plaît à votre Grâce, ce sera mon enseigne, — un homme de probité et de confiance. — C’est lui que je charge d’escorter ma femme — et de me remettre tout ce que votre gracieuse Seigneurie jugera nécessaire — de m’envoyer.

LE DOGE.

— Soit !… Bonne nuit à tous !

À Brabantio.

Eh ! Noble signor, — s’il est vrai que la vertu a tout l’éclat de la beauté, — vous avez un gendre plus brillant qu’il n’est noir.

PREMIER SÉNATEUR.

— Adieu, brave More ! Rendez heureuse Desdémona.

BRABANTIO.

— Veille sur elle, More. Aie l’œil prompt à tout voir. — Elle a trompé son père ; elle pourrait bien te tromper.

Le doge, les sénateurs et les officiers sortent.
OTHELLO.

— Ma vie, sur sa foi !… Honnête Iago, — il faut que je te laisse ma Desdémona ; — mets, je te prie, ta femme à son service, — et amène-les au premier moment favorable. — Viens, Desdémona, je n’ai qu’une — heure d’amour, de loisirs et de soins intérieurs — à passer avec toi. Nous devons obéir au temps.

Othello et Desdémona sortent.