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OTHELLO.

Entre Bianca.
CASSIO.

C’est une maîtresse fouine, et diantrement parfumée encore…

À Bianca.

Qu’avez-vous donc à me hanter ainsi ?

BIANCA.

Que le diable et sa mère vous hantent vous-même !… Que me vouliez-vous avec ce mouchoir que vous m’avez remis tantôt ? J’étais une belle sotte de le prendre. Il faut que j’en fasse un tout pareil, n’est-ce pas ? Comme cela est vraisemblable que vous l’ayez trouvé dans votre chambre et que vous ne sachiez pas qui l’y a laissé !… C’est le présent de quelque donzelle et il faudrait que je vous en fisse un pareil ?… Tenez, donnez-le à votre poupée ; peu m’importe comment vous l’avez eu, je ne me charge de rien.

CASSIO.

Voyons, ma charmante Bianca ! Voyons ! voyons !

OTHELLO, à part.

Par le ciel, ce doit être mon mouchoir.

BIANCA.

Si vous voulez venir souper ce soir, vous le pouvez ; si vous ne voulez pas, venez dès que vous y serez disposé.

Elle sort.
IAGO.

Suivez-la ! suivez-la !

CASSIO.

Ma foi, il le faut. Sans cela elle s’emporterait dans les rues.

IAGO.

Souperez-vous chez elle ?