Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
SCÈNE VII.

l’hôtesse.

Un vieux homme.

falstaff.

Que fait Sa Gravité hors de son lit à minuit ?… Lui donnerai-je sa réponse ?

le prince henry.

Oui, je t’en prie, Jack.

falstaff.

Ma foi, je vais l’expédier.

Il sort.
le prince henry.

Ah ! par Notre-Dame, mes maîtres, vous vous êtes bien battus ; vous également, Peto ; vous également, Bardolphe. Vous êtes des lions, vous aussi ; vous vous êtes sauvés par instinct, vous ne voudriez pas toucher au prince légitime ! Non ! fi donc.

bardolphe.

Ma foi, j’ai couru quand j’ai vu les autres courir.

le prince henry.

Dis-moi maintenant, sérieusement, comment se fait-il que l’épée de Falstaff soit ainsi ébréchée ?

peto.

Eh ! il l’a ébréchée avec sa dague ; et il nous a dit qu’il épuiserait en serments tout l’honneur de l’Angleterre pour vous persuader que la chose s’était fait dans le combat, et il nous a conseillé d’agir comme lui.

bardolphe.

Voire même de nous frotter le nez avec du chiendent, pour le faire saigner ; et puis de barbouiller nos habits avec ce sang, et de jurer que c’était le sang des honnêtes gens. J’ai fait ce que je n’avais pas fait depuis sept ans, j’ai rougi en entendant ses monstrueuses inventions.

le prince henry.

Ô misérable, il y a dix huit ans que tu as pris en ca-