Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 8.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
SCÈNE VII.

de moi. Nous autres, vrais amoureux, nous nous livrons à d’étranges caprices : mais, de même que tout est mortel dans la nature, de même toute nature atteinte d’amour est mortellement atteinte de folie.

rosalinde.

Tu par les spirituellement, sans y prendre garde.

pierre de touche.

Ah ! je ne prendrai jamais garde à mon esprit que quand je me serai brisé contre lui les os des jambes.

rosalinde.

— Jupin ! Jupin ! La passion de ce berger — a beaucoup de la mienne.

pierre de touche.

— Et de la mienne : mais elle commence un peu à s’éventer chez moi.

célia, montrant Corin.

— De grâce, que l’un de vous demande à cet homme-là — si pour de l’or il veut nous donner à manger. — Je suis presque mourante de faiblesse.

pierre de touche, appelant.

— Holà, vous, rustre !

rosalinde.

Silence, fou ! il n’est pas ton parent.

corin.

— Qui appelle ?

pierre de touche.

Des gens mieux lotis que vous, messire.

corin.

— Pour ne pas l’être, il faudrait qu’ils fussent bien misérables.

rosalinde.

Paix, te dis-je !… Bonsoir à vous, l’ami !

corin.

— Et à vous, gentil sire, et à vous tous !