Je vous donnerais un baiser avant de parler.
Non ! Vous feriez mieux de parler d’abord, et quand vous seriez embourbé, faute de sujet, vous en prendriez occasion pour baiser. Il y a de très-bons orateurs qui, quand ils restent court, se mettent à cracher ; et pour les amoureux, dès que la matière (ce dont Dieu nous garde !) leur fait défaut, l’expédient le plus propre, c’est de baiser.
Mais si le baiser est refusé ?
Alors vous voilà amené aux supplications, et ainsi s’entame une nouvelle matière.
Qui pourrait rester en plan devant une maîtresse bien aimée ?
Vous, tout le premier, si j’étais votre maîtresse ; autrement je considérerais ma vertu comme plus piètre que mon esprit.
Quoi ! je serais complètement défait !
Vos vœux seraient défaits, mais point vos vêtements… Ne suis-je pas votre Rosalinde ?
Je me plais à dire que vous l’êtes, parce que je désire parler d’elle.
Eh bien, Rosalinde vous dit en ma personne : je ne veux pas de vous.
Alors, je n’ai plus qu’à mourir, de ma personne.