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CORIOLAN.


Entre un messager.
cominius.

Ta nouvelle ?

le messager.

— Les citoyens de Corioles ont fait une sortie — et livré bataille à Titus et à Marcius. — J’ai vu nos troupes repoussées jusqu’à leurs retranchements, — et alors je suis parti.

cominius.

Si vrai que tu puisses dire, — tu me sembles un triste messager. Depuis quand es-tu parti ?

le messager.

Depuis plus d’une heure, monseigneur.

cominius.

— Il n’y a pas plus d’un mille d’ici là. Tout à l’heure nous entendions leurs tambours. — Comment as-tu pu perdre une heure à faire un mille, — et m’apporter si tard ta nouvelle ?

le messager.

Les éclaireurs des Volsques — m’ont donné la chasse et forcé de faire un détour — de trois ou quatre milles environ : autrement, monsieur, j’aurais — apporté mon message depuis une demi-heure.


Entre Marcius.
cominius.

Qui donc s’avance là-bas, — pareil à un écorché ? Ô Dieux ! — il a l’allure de Marcius ; oui, je l’ai — déjà vu dans cet état.

marcius.

Suis-je arrivé trop tard ?

cominius.

— Le berger ne distingue pas mieux le tonnerre d’un