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SCÈNE XXVI.

volumnie, lui présentant son fils.

Voici un pauvre abrégé de vous, — qui, interprété par l’avenir, — pourra devenir un autre vous-même.

coriolan, regardant l’enfant.

Que le dieu des soldats, — avec le consentement du souverain Jupiter, inspire — la noblesse à tes pensées ! Puisses-tu — être invulnérable à la honte et demeurer dans les batailles — comme un fanal sublime, supportant toutes les rafales, — et sauvant ceux qui t’aperçoivent !

volumnie, au jeune Marcius.

À genoux, garnement !

coriolan.

Voilà bien mon bel enfant !

volumnie.

— Lui-même, votre femme, cette dame, et moi, — nous venons à vous en suppliants.

coriolan.

Taisez-vous, je vous en conjure : — ou, avant de demander, rappelez-vous que — ma résistance à des requêtes que j’ai juré de repousser ne doit pas — être prise par vous comme un refus. Ne me pressez pas — de renvoyer mes soldats, ou de capituler — encore avec les ouvriers de Rome. Ne me dites pas — que je suis dénaturé : ne cherchez pas — à calmer ma rage et ma rancune — par vos froides raisons.

volumnie.

Oh ! assez ! assez ! — Vous venez de déclarer que vous ne vouliez rien nous accorder, — car nous n’avons pas à demander autre chose que ce — que vous refusez déjà. Pourtant nous ferons notre demande, — afin que, si vous la rejetez, le blâme — en puisse retomber sur votre rigueur : donc, écoutez-nous.

coriolan.

— Aufidius, et vous, Volsques, soyez témoins : car