Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
le roi de france.

— Nous leur donnerons audience sur-le-champ. Qu’on aille les quérir.

Le messager et plusieurs seigneurs sortent.

— Vous voyez, amis, avec quelle ardeur cette chasse est menée.

le dauphin.

— Faites volte-face, et vous en arrêterez l’élan : car les lâches chiens — multiplient leurs aboiements surtout quand ce qu’ils ont l’air de menacer — court bien loin devant eux. Mon bon souverain, — arrêtez court ces Anglais ; et apprenez-leur — de quelle monarchie vous êtes le chef. — L’amour de soi-même, mon suzerain, n’est pas un défaut aussi bas — que l’abandon de soi-même.


Les seigneurs rentrent avec Exeter et sa suite.


LE ROI DE FRANCE, à Exeter.

De la part de notre frère d’Angleterre ?

exeter.

— De sa part. Et voici ce qu’il mande à Votre Majesté : — il vous invite, au nom du Dieu tout-puissant, — à dépouiller et à laisser de côté — les grandeurs empruntées qui, par le don du ciel, — par la loi de la nature et celle des nations, lui appartiennent, — à lui et à ses héritiers : à savoir la couronne de France — et tous les vastes honneurs attachés — par la coutume et l’ordre des temps — à cette couronne. Afin que vous sachiez — que ce n’est pas là une réclamation oblique ou équivoque, — tirée des vermoulures d’un passé évanoui — et déterrée de la poussière de l’antique oubli, — il vous envoie cette mémorable généalogie, — clairement démonstrative en toutes ses branches.

Il remet un papier au roi.