Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
bourgogne.

Comme l’amour, milord, avant l’amour.

le roi henry.

C’est vrai ; et plus d’un parmi vous doit remercier l’amour de l’aveuglement qui m’empêche de voir nombre de belles villes françaises, parce qu’une belle vierge française s’interpose entre elles et moi.

le roi de france.

Effectivement, milord, vue en perspective, chacune de ces villes vous fait l’effet d’une vierge ; car toutes sont ceintes de murailles vierges que la guerre n’a jamais forcées.

le roi henry.

Catherine sera-t-elle ma femme ?

le roi de france.

Comme il vous plaira.

le roi henry.

Je serai bien aise qu’elle le soit, pourvu que les villes vierges dont vous parlez soient destinées à l’accompagner. Ainsi la vierge qui interceptait le passage à mon désir, l’aura frayé à ma volonté.

le roi de france.

Nous avons consenti à toutes les conditions raisonnables.

le roi henry.

Est-il vrai, milords d’Angleterre ?

westmoreland.

Le roi a tout accordé ; — sa fille d’abord, puis successivement — tous les articles proposés, dans leur stricte teneur. —

exeter.

Le seul auquel il n’ait pas encore souscrit est celui où Votre Majesté demande que le roi de France, en toute occasion qu’il aura d’écrire pour octroi d’office, désigne Votre Altesse sous cette forme et avec ce titre, en français :