Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/210

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cheux effet ? — Cessez de vous effrayer, car le secours est proche ; — j’amène avec moi une vierge sainte — qui, par une vision que lui a envoyée le ciel, — a reçu mission de faire lever ce siége fastidieux, — et de chasser l’Anglais par delà les frontières de France. — Elle possède un esprit de prophétie plus puissant — que les neuf sybilles de la vieille Rome. — Le passé et l’avenir, elle peut tout révéler. — Dites, la ferai-je venir ? Croyez-en mes paroles, — car elles sont certaines et infaillibles.

charles.

— Allez, faites-la venir.

Le Bâtard sort.

Mais d’abord, pour mettre son savoir à l’épreuve, — René, prends ma place et représente le Dauphin. — Interroge-la fièrement, que tes regards soient sévères. — Par ce moyen nous sonderons sa science.

Il se met à l’écart.


Entrent la Pucelle, le Bâtard d’Orléans, et autres.


rené.

— Belle fille, est-ce toi qui prétends accomplir ces merveilleux hauts faits ?

la pucelle.

— René, est-ce toi qui crois me mystifier ? — Où est le Dauphin ?…

Allant à Charles.

Allons, sors de ta retraite.

Charles s’avance.

— Je te connais sans t’avoir jamais vu. — Ne sois pas ébahi ; rien ne m’est caché. — Je veux te parler en particulier. — Écartez-vous, seigneurs, et laissez-nous seuls un moment.

rené.

— Pour son premier début, elle se comporte hardiment.

Les seigneurs se mettent à l’écart.