Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/218

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l’officier.

Hommes de tout rang, assemblés ici en armes aujourd’hui contre la paix de Dieu et du roi, nous vous sommons et commandons, au nom de Son Altesse, de retourner à vos logis respectifs, et de ne plus porter, manier ou employer désormais épée, arme ou dague, sous peine de mort.

glocester.

— Cardinal, je ne veux pas enfreindre la loi ; — mais nous nous retrouverons, et nous nous expliquerons complétement.

winchester.

— Glocester, nous nous retrouverons ; il t’en coûtera cher, sois-en sûr ; — je veux avoir le sang de ton cœur pour la besogne d’aujourd’hui.

le maire.

— Je vais appeler les pertuisanes, si vous ne vous retirez pas. — Ce cardinal est plus hautain que le diable.

glocester.

— Maire, adieu ; tu n’as fait que ton devoir.

winchester.

— Abominable Glocester ! garde bien ta tête, — car je prétends l’avoir avant longtemps.

Ils sortent.
le maire.

— Faites évacuer les remparts, et puis nous partirons. — Dieu bon ! que ces nobles ont de rancune ! — Moi, je ne me bats pas une fois en quarante ans.

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[En France. Devant Orléans.]
Arrivent sur les remparts le Maître canonnier et son Fils.
le maître canonnier.

— Tu sais, mon gars, comment Orléans est assiégé,