Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/260

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l’opprobre soit la plus grande gloire de Talbot. — Duc de Bourgogne, par l’honneur de ta maison, — offensée des outrages publiquement soutenus par la France, — jure de reprendre la ville ou de mourir. — Et moi, aussi vrai que Henry d’Angleterre est vivant, — et que son père a passé ici en conquérant, — aussi vrai que dans cette cité où vient d’entrer la trahison — le cœur du grand Cœur de Lion est inhumé, — je jure de reprendre la ville ou de mourir.

bourgogne.

— Mes vœux s’associent à tes vœux.

talbot.

— Mais, avant de partir, prenons soin de ce prince mourant, — le vaillant duc de Bedford.

À Bedford.

Venez, milord, — nous allons vous placer dans un lieu plus sûr, — et plus approprié à la maladie et au grand âge.

bedford.

— Lord Talbot, ne me déshonorez pas ainsi. — Je veux demeurer ici devant les murs de Rouen, — et m’associer à votre heur ou à votre malheur.

boubgogne.

— Courageux Bedford, laissez-nous vous persuader.

bedford.

— De partir d’ici ? non ! J’ai lu dans le temps — que le grand Pendragon, étant malade, se présenta — dans sa litière sur le champs de bataille et vainquit ses ennemis. — Il me semble que je pourrais de même ranimer l’ardeur de nos soldats ; — car je les ai toujours trouvés d’accord avec moi.

talbot.

— Esprit indompté dans un corps mourant ! — Eh bien, soit ; que le ciel protége le vieux Bedford ! — Et, maintenant, assez de discussion, brave Bourgogne. — réunissons