Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/348

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d’Alençon et le comte de Richemont avec autre grand’ et notable chevalerie, lesquels oyant les nouvelles du chemin que tenait le roi d’Angleterre, se départirent, et allèrent à Corbie et de là à Pérone, toujours leurs gens sur le pays assez près d’eux, contendant garder tous les passages de l’eau de Somme contre les dits Anglais.

Et le dit roi d’Angleterre de Hangest s’en alla passer au Pont-Audemer, et par devant la ville d’Amiens, s’en alla loger à Boves et après à Harbonnières, Vauviller, Bauviller. Et toujours les dits Français côtoyaient par l’autre lez de la Somme. Finablement le roi d’Angleterre passa l’eau de Somme le lendemain de la Saint-Luc, par le passage de Voyenne et de Béthencourt, lesquels passages n’avaient pas été rompus par ceux de Saint-Quentin, comme il leur avait été enjoint de par le roi de France. Et alla le dit roi d’Angleterre loger à Mouchy-la-Gâche, et vers la rivière de Miraumont, et les seigneurs de France et tous les Français se tirèrent à Bapaume et au pays de l’environ.

Comment le roi de France et plusieurs de ses princes étant avec lui à Rouen conclurent en conseil que le roi d’Angleterre serait combattu.

Durant le temps dessus dit, le roi de France et le duc d’Aquitaine vinrent à Rouen, auquel lieu, le vingtième jour d’octobre, fut tenu un conseil pour savoir ce qui était à faire contre le roi d’Angleterre. Auquel lieu furent présents le roi Louis, les ducs de Berri et de Bretagne, le comte de Ponthieu, mains-né fils du roi, les chanceliers de France et d’Aquitaine, et plusieurs autres notables conseillers, jusqu’au nombre de trente-cinq ; lesquels, après que plusieurs choses en présence du roi eurent êté pourparlées et débattues sur cette matière, fut