Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/79

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sanglant drapeau ; — tournez vos regards sur vos puissants ancêtres ; — allez, mon redouté seigneur, au tombeau de votre bisaïeul, — de qui vous tenez vos titres ; invoquez son âme guerrière, — et celle de votre grand-oncle, Édouard, le prince Noir, — celui qui, dans une tragédie jouée sur la terre française, — mit en déroute toutes les forces de la France, — tandis que son auguste père, debout — sur une colline, souriait de voir son lionceau — s’ébattre dans le sang de la noblesse française. — Ô nobles Anglais qui pouvaient affronter, — avec une moitié de leurs forces, tout l’orgueil de la France, — tandis que l’autre moitié observait la lutte en riant, — désœuvrée et froide d’inaction !

ély.

— Évoquez le souvenir de ces vaillants morts, — et avec votre bras puissant renouvelez leurs prouesses. — Vous êtes leur héritier ; vous êtes assis sur leur trône ; — le sang énergique qui les illustra — coule dans vos veines ; et mon tout-puissant suzerain — est au matin même du premier mai de sa jeunesse, — déjà mûr pour les exploits et les vastes entreprises.

exeter.

— Vos frères, les rois et les monarques de la terre, — s’attendent tous à vous voir vous dresser — comme les vieux lions de votre race.

westmoreland.

— Ils savent que Votre Grâce a pour elle le droit, les moyens et la force ; — et Votre Altesse a tout cela. Jamais roi d’Angleterre — n’eut une noblesse plus riche, des sujets plus loyaux. — Tous les cœurs ont laissé les corps ici, en Angleterre, — et sont campés dans les plaines de France.

cantorbéry.

— Oh ! puissent les corps les suivre, mon suzerain chéri,