Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/81

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envoya en France — pour parer le triomphe du roi Édouard d’un captif royal — et pour faire regorger de gloire notre chronique — autant que le limon du fond des mers — regorge d’épaves enfouies et d’incalculables trésors.

westmoreland.

— Mais il est un dicton fort ancien et fort juste :

Voulez-vous vaincre le Français ?
Commencez donc par l’Écossais.

— Car une fois que l’aigle Angleterre est en chasse, — la belette écossaise se faufile — dans l’aire sans défense et en suce les œufs princiers, — s’amusant, comme la souris en l’absence du chat, — à piller et à détruire plus qu’elle ne peut dévorer (8).

exeter.

— D’où il suit que le chat devrait rester chez lui. — Mais nous n’en sommes pas réduits à cette maudite nécessité, — puisque nous avons des serrures pour sauvegarder nos biens — et de bons trébuchets pour attraper les petits voleurs. — Pendant que le bras armé combat au dehors, — la tête prudente se défend au dedans ; — car tous les membres d’un État, petits et grands, — chacun dans sa partie, doivent agir d’accord — et concourir à l’harmonie générale, comme en un concert (9).

cantorbéry.

— C’est pourquoi le ciel partage — la constitution de l’homme en diverses fonctions, — dont les efforts convergent par un mouvement continu — vers un résultat ou un but unique, — la subordination. Ainsi travaillent les abeilles, — créatures qui, par une loi de nature, enseignent — le principe de l’ordre aux monarchies populaires. — Elles ont un roi et des officiers de tout rang ; — les uns, comme magistrats, sévissent à l’intérieur ; — d’autres, comme marchands, se hasardent à commercer au dehors ; —