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SCÈNE XVII.

cade.

Bah ! est-ce que tu as jamais frappé un coup sur le champ de bataille ?

say.

— Les hommes supérieurs ont le bras long. J’ai souvent frappé — ceux que je ne voyais pas, et je les ai frappés à mort.

george.

— Ô couard monstrueux ! Quoi ! surprendre les gens par derrière !

say.

— Mes joues ont pâli à veiller pour votre bien.

cade.

Donnez-lui un soufflet, et elles reprendront leur rougeur.

say.

— Les longues séances passées à juger les causes des pauvres gens — m’ont grevé d’infirmités et de maladies.

cade.

On va vous administrer une potion au chanvre et une saignée à la hache.

dick.

Qu’est-ce qui te fait trembler, l’homme ?

say.

La paralysie, et non la peur.

cade.

Eh ! il hoche la tête de notre côté comme quelqu’un qui dirait : Je vous revaudrai cela. Je vais voir si son chef sera plus ferme au bout d’une pique. Qu’on l’emmène et qu’on le décapite.

say.

— Dites-moi en quoi je suis si coupable. — Ai-je convoité les richesses ou les honneurs ? dites ! — Mes coffres sont-ils remplis d’un or extorqué ? — Mon costume est-il somptueux à voir ? — Qui de vous ai-je lésé, pour que vous