— Eh bien, non, milord. Ma démarche est terminée.
— La veuve ne l’agrée point ; elle fronce le sourcil.
— C’est le galant le plus gauche de la chrétienté.
— Son maintien prouve qu’elle est remplie de vertu ; — son langage révèle un esprit incomparable ; — toutes ses perfections réclament la souveraineté ; — de façon ou d’autre, elle est digne d’un roi ; — et elle sera ma maîtresse ou ma femme.
— Que dirais-tu si le roi Édouard te choisissait pour sa reine ?
— C’est plus tôt dit que fait, mon gracieux lord ! — Je suis une sujette faite pour être raillée, — mais nullement pour être souveraine.
— Charmante veuve, j’en jure par mon pouvoir, — je ne dis que ce que je pense au fond de l’âme ; — je désire que tu sois mon amante.
— Et c’est un désir auquel je ne puis accéder. — Je sais que je suis trop peu pour être votre femme, — et pourtant trop pour être votre concubine.
— Veuve, vous épiloguez ; je voulais dire ma femme.
— Il serait pénible à Votre Grâce d’entendre mes fils vous appeler leur père.
— Pas plus que d’entendre mes filles t’appeler leur