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SCÈNE XIII.

courir ma haine. — S’ils s’y exposent, je saurai te défendre, — et ils subiront la vengeance de ma colère.

richard, à part.

— J’écoute, sans dire grand’chose, mais je n’en pense pas moins.


Entre un messager.
le roi édouard.

— Eh bien, messager, quelles lettres ou quelles nouvelles — de France ?

le messager.

— Pas de lettres, mon souverain seigneur ; mais seulement quelques paroles, — que je n’ose répéter, sans avoir obtenu votre pardon spécial.

le roi édouard.

— Va, nous te pardonnons : ainsi, sans plus tarder, — répète-moi leurs paroles aussi fidèlement que tu peux te les rappeler. — Que répond le roi Louis à notre lettre ?

le messager.

— Voici les paroles mêmes qu’il m’a dites au départ : — Va dire au fourbe Édouard, ton roi supposé, — que Louis de France va lui envoyer des masques — pour entrer en danse avec lui et sa nouvelle épousée.

le roi édouard.

— Louis est-il aussi insolent ? On dirait qu’il me prend pour Henry ! — Mais qu’a dit madame Bonne de mon mariage ?

le messager.

— Voici ses paroles, prononcées avec un calme dédain : — Dis-lui que, dans l’espoir de son veuvage prochain, — je porterai à son intention la guirlande de saule.

le roi édouard.

— Je ne la blâme pas ; elle ne pouvait guère dire moins, — c’est elle qui a été offensée. Mais qu’a dit la femme de Henry ? — Car j’ai appris qu’elle était présente.