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SCÈNE V.

dromion de syracuse

— Qu’il retourne là d’où il vient, s’il ne veut pas attraper froid aux pieds.

antipholus d’éphèse.

— Qui donc parle là ?… Holà ! ouvrez la porte.

dromion de syracuse, de l’inférieur.

— À merveille, monsieur, je vous dirai quand dès que vous m’aurez dit pourquoi.

antipholus d’éphèse.

— Pourquoi ? Pour que j’aie mon dîner. Je n’ai pas dîné aujourd’hui.

dromion de syracuse, de l’intérieur.

— Et vous n’aurez pas à dîner ici aujourd’hui, revenez quand vous pourrez.

antipholus d’éphèse.

— Qui es-tu, toi qui m’empêches d’entrer chez moi ?

dromion de syracuse, de l’intérieur.

— Le portier pour le moment, monsieur, et mon nom est Dromion.

dromion d’éphèse.

— Ah ! coquin, tu m’as volé et mon office et mon nom. — L’un m’a toujours valu peu de considération, — l’autre force rebuffades. — Si aujourd’hui tu avais été Dromion à ma place, — tu aurais volontiers donné ta face pour un nom, et ton nom pour celui d’un âne.

luce, de l’intérieur.

— Quel est ce vacarme ? Dromion, qui est donc à la porte ?

dromion d’éphèse.

— Faites entrer mon maître, Luce.

luce, de l’intérieur.

— Ma foi, non ; il vient trop tard ; — dites-le bien à votre maître.