Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/374

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ACTE I.


Scène première

Un appartement dans le palais du duc.
Entrent LE DUC, CURIO et des Seigneurs. Des Musiciens jouent.

Le Duc. — Si la musique est l’aliment de l’amour, jouez toujours ; donnez m’en avec excès, afin que mon appétit, en ayant une indigestion, puisse languir et mourir. Encore cet air, il avait une telle chute mourante ! Oh, il arrivait à mon oreille comme le doux vent du sud qui souffle sur un banc de violettes, dérobant et donnant à la fois des parfums ! — Assez, pas davantage : cela n’est pas aussi doux maintenant que tout à l’heure. Ô esprit de l’amour, quelle vivacité et quelle fraîcheur sont en toi ! Ta capacité réceptive égale celle de la mer, et rien n’entre en toi, quelles que soient sa valeur et son éminence, qui en une minute ne dégénère et ne tombe à bas