Page:Shelley - Œuvres en prose, 1903, trad. Savine.djvu/255

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BKPRRCYBYSSHESHSLL&Y 839 II Lord Lyttelton étant à la chasse avec de nombreux amis, un inconnu se joignit à la troupe. Il était parfaitement monté, et il fit preuve d’un grand courage, ou plutôt d’une témérité si emportée qu’aucun des chasseurs ne put le suivre. Quand la chasse fut finie, les gentlemen invitèrent l’inconnu à dîner. Sa conversation avait quelque chose de merveilleux. Il étonnait, il intéressait, il retenait l’attention des plus indifférents. La nuit venue, comme la troupe était fatiguée, les chasseurs commencèrent à se retirer, l’un après l’autre ; il était beaucoup plus tard que d’ordinaire ; les plus intelligents d’entre eux avaient été retenus jusqu’au dernier moment par la séduction de l’étranger. Quand il s’aperçut qu’ils commençaient à partir, il redoubla d’efforts pour les retenir. Enfin lorsqu’il n’en resta plus que quelques-uns, il les supplia de ne pas le quitter ; mais tous s’excusèrent sur la fatigue d’une pénible journée de chasse, et enfin s’en allèrent jusqu’au dernier. Ils étaient couchés depuis une heure, quand ils furent réveillés par des cris épouvantables qui partaient de la chambre dé l’inconnu. Tout le monde y courut, la porte était fermée. Après avoir délibéré un instant, on l’enfonça et on aperçut l’étranger étendu sur le sol, en proie aux convulsions de l’agonie et baigné dans son