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ŒUVRES EN PROSE

Adieu, mes amis ! Que chaque soleil qui se lève sur votre île verdoyante puisse voir l’anéantissement d’un abus, et la naissance d’un embryon d’amélioration. Que vos cœurs deviennent les sanctuaires de la pureté et de la liberté ; que jamais le culte du Mammon de l’injustice n’exhale sa fumée sur l’autel immaculé de leur dévotion.


No 7. Lower-Sackville-Street, 22 février.


Post-scriptum.

Je viens de passer une semaine à Dublin, et j’ai tâché d’employer ce temps à m’informer plus exactement de ce que pense l’esprit public de ces grands abus, qui m’ont décidé à choisir l’Irlande pour théâtre, comme le plus vaste et le plus sûr pour les opérations de l’ami résolu de la liberté religieuse et politique.

Le résultat de mes observations m’a décidé à proposer une association dans le but de rendre à l’Irlande la prospérité dont elle jouissait avant l’Acte et Union, ainsi que la liberté religieuse, possession légitime de tous, comme le caractère spontané de la croyance eût dû l’apprendre depuis longtemps à tous ceux qui se sont fait du ciel un monopole.

Dans le but d’obtenir l’émancipation des catholiques à l’égard des lois pénales qui les affligent, et un retrait de l’Acte d’Union législative, et en prenant pour base l’atténuation de la police sacerdotale et de l’oppression, qui ont causé ces souffrances, un plan d’amendement et de régénération dans l’état moral et politique de la société, aidé d’une phi-