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À M. JOSÉPHIN SOULARY.


Vous avez su l’espoir et partagé la rage,
Qu’en ce temps, déjà loin de nous, j’avais au cœur,
Et sentant comme moi la morsure et l’outrage,
Vous nous avez vengés par le mépris moqueur.

C’était l’âpre sifflet qui domine l’orage,
Le coup de fouet vibrant qui cingle le vainqueur,
Et dans le verre où boit son ivresse sauvage,
La goutte corrosive au fond de la liqueur.

Or, lorsque vous chantiez du pieux roi Guillaume
L’idylle conjugale en l’édifiant psaume,
Ô poëte, dans l’ombre où ces foudres ont lui,

Émue au cri montant des haines populaires,
J’ai noté quelques mots de ces Saintes Colères :
Je vous les dédie aujourd’hui.


Les Ormes, ce 29 juin 1871.