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Page:Siefert - Les Stoïques, 1870.djvu/104

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LES STOÏQUES.

Le Christ rayonne au centre entre les bras du Père.
Il est le point de mire & le point de repère ;
Celui qu’on ne saurait éviter, qu’on ne peut
Nier ni repousser lors même qu’on le veut ;
Qui commande à la Mort après l’avoir domptée,
Et, tranquille au milieu de leur foule irritée,
Avec l’autorité que lui donne la foi,
Domine tous ces Dieux pleins de rage & d’effroi.
Pour rendre plus complet le sanglant sacrifice,
Car il faut devant lui que tout éclat pâlisse,
Son front a dépouillé le nimbe consacré :
Il est homme, il est mort, il est transfiguré !

Ô stoïque chrétien ! philosophe & prophète
Qui portez le ciel même en votre âme inquiète,
Artiste au fier pinceau, poëte au sens subtil,
Vous que Dante eût choisi pour compagnon d’exil,
Ô grand peintre de la Divine Tragédie,
Ainsi vous affirmez dans cette œuvre hardie
Le plan sacré que nous pressentions par instants.
Chaque siècle, à son tour, selon l’ordre des temps,
Sortant sous vos regards de sa nuit plus profonde,
Venait vous dévoiler son rôle dans le monde.
Et dans ce Panthéon dont les murs radieux