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SOUPIR.


I.


… Sans le soupir, le monde étoufferait.
Ampère.


Rêves, anxiétés, soupirs, sanglots, murmures,
Vœux toujours renaissants & toujours contenus,
Instinct des cœurs naïfs, espoir des têtes mûres,
Ô désirs infinis, qui ne vous a connus ?

Les vents sont en éveil, les hautaines ramures
Demandent le secret aux brins d’herbe ingénus,
Et la ronce épineuse, où noircissent les mûres,
Sur les sentiers de l’homme étend ses grands bras nus.

« Où donc la vérité ? » dit l’oiseau de passage.
Le roseau chancelant répète : « Où donc le sage ? »
Le bœuf à l’horizon jette un regard distrait,