Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/36

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Il t’en coûtera peu, quelquefois un sourire ;
C’est tout ce qu’en retour je demande de toi.
Comment n’entends-tu pas dans ma voix qui soupire
L’amour qui te dit : Crois en moi ?

Mon Dieu ! si tu savais la vie enchanteresse
Que je t’aurais donnée en te donnant ma main ;
Si tu savais les fleurs dont mon heureuse ivresse
Aurait jonché notre chemin !

Tout ce qu’une enfant pure a de charme pudique,
Tout ce qu’une âme vierge a de ciel étoilé,
Aurore rougissante, attrait mélancolique,
Pour toi j’aurais tout dévoilé.

Et cette passion tu ne l’as pas comprise !
Hélas ! ce soir encor tu parlais d’oublier,
Et tu disais, ingrat, dans ta triste méprise,
Que nous pouvons nous délier

Des souvenirs chéris, notre unique richesse,
Seul bien qui reste vrai dans ce monde de deuil,
Écho qui retentit jusque dans la vieillesse,
Guirlande attachée au cercueil !