Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/71

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— Allons, mes garçons, maintenant, vous allez entrer dans la vie, et le monde s’ouvre devant vous. Vous pouvez à présent vous amuser, jeter l’argent par les fenêtres, jouer aux gentilshommes, aimer, mais je puis vous assurer que tout cela est pure bêtise. Une telle existence, pour la frime, sans pensée pour laquelle on puisse vivre, travailler et lutter, ne rime à rien. Mais, pour vivre raisonnablement et lutter, il faut considérer froidement les choses. En ce qui me concerne, je pense en donner l’exemple. Je ne crois à rien qu’à ce que je touche, et je vous recommande cette méthode. En vérité, la vie et la pensée n’ont qu’une seule voie, mais elle est si embrouillée, qu’il faut avoir la tête solide pour ne pas s’y tromper ! Moi je m’en tiens à la science, et voilà ! Qu’on ne cherche pas à m’attirer par des fadaises ; que la vie soit sotte, je ne me disputerai avec personne à ce sujet, mais il y a la science ; et sans