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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

ment qu’il permet la notation de ce contraste et la conservation de cette pureté. Il est donc très compréhensible que ce moyen, médiocre pris isolément, ne l’ait pas retenu.

Autre marque de filiation : la division parut pour la première fois à la dernière exposition des peintres impressionnistes. Ces maîtres y avaient accueilli les œuvres novatrices de Seurat et de Signac comme bien dans leur tradition. Plus tard seulement, devant l’importance du nouveau mouvement, la scission se fit et les néo-impressionnistes exposèrent à part.

7. Si le néo-impressionnisme résulte immédiatement de l’impressionnisme, il doit aussi beaucoup à Delacroix, comme nous l’avons vu. Il est la fusion et le développement des doctrines de Delacroix et des impressionnistes, le retour à la tradition de l’un, avec tout le bénéfice de l’apport des autres.

Nous le prouve, la genèse de Georges Seurat et de Paul Signac.

Georges Seurat suivit les cours de l’école des Beaux-Arts ; mais son intelligence, sa volonté, son esprit méthodique et clair, son goût si pur et son œil de peintre le gardèrent de l’influence déprimante de l’École. Fréquentant assidûment les musées, feuilletant dans les bibliothèques les livres d’art et les gravures, il puisait dans l’étude des maîtres classiques la force de