Page:Signoret - Daphné, 1894.djvu/61

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Elle s’en vient baiser mes mains victorieuses :
Puis ses yeux s’abaissant sur les fleurs qu’elle aima,
Font présider aux couronnes qu’elle forma
Les lys immaculés et les roses rieuses !


Quand sa voix se taisait, des feuilles débordantes
Le chant des rossignols, par nappes, s’abattait :
Comme lutte leur aile avec les vents, luttait
Leur vaste chant contre le bruit des eaux grondantes.

Et les sources tonnaient ! Mais, pleins de rossignols,
Plus haut retentissaient les ormeaux et les charmes ;
Lors, la belle, les yeux baissés, ploya son charme
Comme un mélancolique oiseau ferme son vol.

Puis elle releva ses yeux silencieux.
Sa robe était tombée et sa face éclatante
Vêtit l’aspect de la vierge de mes attentes :
Sa lèvre renversa mon front blanc vers les cieux !