Page:Silvestre - Histoires belles et honnestes, 1883.djvu/175

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il commença la rédaction d’un mémoire destiné, pour le coup, à l’Institut de Paris, d’un mémoire où il sacrifiait sa propre renommée aux intérêts sacrés de l’astronomie, en disant les choses telles qu’elles étaient et dans leur moindre détail. Ce précieux document était sous presse quand, un beau matin, un article de journal portant cette rubrique : *deux ressuscités*, attira l’attention de Bergace. En substance le voici : « En faisant des recherches après un vol considérable, la police venait de découvrir, dans une villa du Bas-Meudon, qu’on croyait inhabitée, deux personnages dont l’identité n’avait été établie qu’à grand’-peine. Il était certain cependant aujourd’hui qu’on avait pas eu affaire à des malfaiteurs, mais bien à des amoureux. La femme est une dame Micheline P…, qui avait disparu depuis deux ans du toit conjugal, en faisant croire à son suicide. L’homme est un sieur Papoul V…, qui s’était associé à cette comédie et avait arrangé lui-même et envoyé à un journal le récit de leur mort. Ces deux fumistes… » Bergace n’en lut pas davantage. Il sentait sa tête éclater. Et son mémoire !... et sa tranquillité !... Mais comment ? Il les avait vus clairement,