Page:Silvestre - Histoires belles et honnestes, 1883.djvu/215

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offensantes pour les regards des femmes bien élevées ! Et madame Peyrolade se signait en pensant aux Vénus peintes ou sculptées dont les formes irréprochables lui avaient toujours inspiré un souverain et dévot mépris.

IV

J’ai toujours pensé que le Hasard aimait à rire.

On ne saurait d’ailleurs expliquer autrement l’étonnante aventure dont le couple fut victime et le rôle qu’y joua l’infortuné Protêt. J’ai dit que Protêt était méfiant ; mais pas à l’endroit des choses qui se mangent. En matière de comestibles, sa gourmandise faisait taire immédiatement la prudence dont il témoignait ordinairement. C’est ainsi que, dans une des promenades où il accompagnait toujours ses maîtres vénérés, après avoir passé un temps ridicule à flairer en grognant, au pied d’un réverbère, une fuite de gaz dont l’odeur avait attiré son attention, ce qui inspira à M. Peyrolade une phrase remarquable sur