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Le Conte de l’Archer.

temps et la fin de toutes choses, un chapelet sous la main pour se recommander à la bonne Vierge à son heure dernière.

— La corde ! la corde ! reprirent quelques voix perdues dans un brouhaha de dés jetés sur les tables et de verres choqués.

Cette fois Tristan inclina la tête en arrière et se laissa choir brusquement, tout d’une pièce, sur le siège naturel que couvrait son haut-de-chausse.

— Mon frère, reprit le capitaine, après un moment de réflexion, je crois, en effet, que le mieux que nous ayons à faire est de pendre ce pauvre garçon, à qui je ne veux néanmoins aucun mal.

Et comme frère Étienne faisait un geste d’horreur :

— Pour vous c’est différent, mon frère, et je vous ai dit que vous n’aviez rien à craindre de nous. Car, pour ne pas porter à notre chapeau des médailles et amulettes comme votre roi, nous n’en sommes pas moins plus dévotes gens que lui, et plus respectueux aux gens de religion. Vous vous retirerez donc tranquillement chez vous, et, s’il est même nécessaire, nous vous donnerons une escorte pour vous accompagner jusque-là.

— Je vous prie simplement de me pendre avec