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Le Conte de l’Archer.

Et la première voix, devenue plus claire par le rapprochement, reprit :


            Qui frappe à l’huis disant : C’est moi !
            Ouvrez ! ouvrez comme naguère !
            Tremblant et le cœur plein d’émoi ?
            — C’est l’archer qui revient de guerre.
            Il pend au mur, à son chevet,
            Son arbalète désarmée.
            La fleur rouge qu’il conservait,
            Il la tend à sa bien-aimée.


Ce fut un vrai tonnerre qui gronda ensuite :


            Se lamenter est vain,
            Car ici-bas tout change.
            Je viens goûter le vin,
            Le vin de la vendange.

En même temps un coup vigoureux ébranlait la porte du jardin.

— Où est Tristan ? s’écria Mathurine qui, s’étant élancée pour ouvrir, se trouvait en face du moine tout seul.

Mais frère Étienne lui montra, sous l’auvent de la porte voisine, celle de l’enclos de maître Clignebourde,