Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/184

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Elle a, du firmament déchirant le mystère,
Labouré l’infini de flamboyants sillons
Et, de l’azur vaincu, fait pleuvoir sur la Terre
L’or vibrant et poudreux des constellations !

Grâce au germe éternel que son labeur féconde,
D’une moisson de feu couvrant le sol dompté,
Emprisonnant la foudre aux flancs meurtris du Monde
Pour les envelopper d’un réseau de clarté,

Tant d’éclairs jailliront de l’espace où nous sommes,
Dans l’immensité morne où leur éclat s’enfuit,
Que les Jours inquiets se diront que les hommes
Ont volé leur clarté pour en parer la Nuit !

Et les astres jaloux, voyant dans l’étendue,
Notre globe rouler dans ce nimbe vermeil,
Croiront, qu’ayant repris leur puissance perdue,
Les dieux ressuscités font un nouveau Soleil !


15 octobre 1881.